La mission de l’interprète est fondamentale
Pouvoir communiquer est essentiel pour construire sa vie dans un nouveau pays d’accueil. Les interprètes de notre service «se comprendre» en Suisse romande jouent donc un rôle crucial, en permettant aux personnes migrantes d’accéder aux institutions. Ce service fait actuellement face à une forte demande.
«Lorsqu’une personne arrive en Suisse et demande l’asile après un parcours traumatisant, elle a le droit d’être comprise, c’est le minimum.»Anne Kristolresponsable du service d’interprétariat «se comprendre»
La mission des interprètes est donc d’une importance capitale. Leur travail permet aux personnes migrantes d’accéder aux institutions de notre pays, soutenant ainsi l’égalité de traitement, le respect du droit à l’information et de celui d’être entendu.
Avec l’augmentation des conflits dans le monde, le service, qui existe depuis 25 ans, a dû faire face ces deux dernières années à une forte augmentation des demandes. En 2023, il a fourni pas moins de 65'501 heures d’interprétariat et de médiation interculturelle (+40% par rapport à 2022) à 353 institutions – hôpitaux, cabinets médicaux, écoles, tribunaux – dans les cantons de Fribourg, Berne et Jura, ainsi que dans les centres fédéraux d’asile.
Une juste gestion des émotions
Actuellement 130 interprètes assurent leur fonction dans 45 langues. Outre leurs compétences linguistiques, ils disposent d’une formation sur les thèmes de la communication interculturelle et du rôle de l’interprète. Des formations continues sont proposées et les interprètes peuvent poursuivre vers le certificat INTERPRET, développé avec le soutien de l’Office fédéral de la santé publique.
Une séance de supervision est également utile pour aborder le thème de la gestion des émotions. Evgenija Bosson, interprète pour l’ukrainien et le russe, précise:
«Certes, la charge émotionnelle est forte mais je pense pouvoir gérer toutes ces émotions. Je dirais même que pouvoir aider mes compatriotes m’aide moi même à canaliser mes émotions.»Evgenija Bossoninterprète pour l’ukrainien et le russe
Pour Abdelouahab Bennouna, interprète pour l’arabe, l’essentiel est «d’essayer de se mettre à la place de la personne. Je suis très attentif à ce que les mots, le sens et le ressenti soient bien transmis.» Et il souligne: «La responsabilité morale de l’interprète est très importante.»
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Photo de couverture: Plus de 80 % des interventions ont lieu dans les domaines de la santé et de l’asile, le reste étant partagé entre les domaines social, de l’éducation, des autorités et des tribunaux. © janmaat.ch