Une culture de l’accueil et des valeurs humaines

La Maison de formation et d’intégration de Matran a 5 ans

La Maison de formation et d’intégration (MFI) à Matran (FR) vient de fêter ses 5 ans, un anniversaire célébré par une journée portes ouvertes le 11 mars. Sur mandat du canton de Fribourg, Caritas Suisse y offre un hébergement à des réfugiés reconnus et les soutient dans leur intégration durant six mois. La MFI a accueilli 630 personnes depuis 2018, un travail qui porte ses fruits.

Depuis son ouverture, la MFI a toujours œuvré pour créer un environnement stable et sécurisant pour ses résidents, dans un esprit d’écoute et de respect. Les personnes accueillies, des réfugiés reconnus, y restent en moyenne six mois avant de voler de leurs propres ailes. Il y a des familles, mais aussi des mères seules avec leurs enfants, des personnes seules, ainsi que des mineurs non accompagnés.

Le plus important pour qu’un tel projet fonctionne, c’est une culture de l’accueil et des valeurs humaines. Il faut également un bon leadership, une bonne collaboration d’équipe et institutionnelle et des collaborateurs engagés. Car en effet, comme le relève Sabrina Curty, responsable de la MFI: «C’est un vrai défi d’accueillir dans de bonnes conditions et dans un laps de temps souvent très court des personnes qui ont traversé des épreuves extrêmement difficiles et qui ont des profils très différents.» Cela demande une constante flexibilité et une adaptabilité aux changements réguliers des bénéficiaires.

Préscolarisation et suivi professionnel

«En 2018, un tel projet était inédit. Un énorme travail d’équipe a été mis en place», poursuit Sabrina Curty. C’est sur mandat de la Direction de la santé et des affaires sociales du canton de Fribourg que Caritas accompagne les résidents dans les premiers pas de leur intégration dans le canton. Une classe spéciale prépare les enfants à l’école publique. Deux enseignantes établissent des programmes en tenant compte du parcours de chaque élève. Une garderie est organisée pour les plus petits. Les mineurs non accompagnés disposent d’un encadrement spécifique dans le cadre du programme cantonal «Envole-moi».

Quant aux adultes, des collaborateurs de Caritas Suisse leur assurent un suivi social et professionnel. Avec celles et ceux qui le souhaitent, des contrats de collaboration sont signés. Les résidents peuvent ainsi s’initier à des travaux de conciergerie, à la cuisine et à l’économie familiale. L’objectif est dans un premier temps qu’ils bénéficient d’un programme d’occupation au sein du foyer, mais également d’augmenter leurs chances pour qu’ils puissent trouver du travail et devenir rapidement autonomes. L’accompagnement assuré par la MFI s’adapte continuellement au développement de l’autonomie des bénéficiaires tout au long de leur séjour.

Rencontres et partages

La MFI remplit aujourd’hui pleinement son mandat d’accueil et d’hébergement des personnes réfugiées. Car outre ses différentes activités d’intégration, elle met à disposition des bénéficiaires un lieu de vie communautaire, sécurisant et chaleureux tout en veillant au respect du parcours et de la culture de chacun. Venues notamment de Syrie, de Turquie, d’Afghanistan, d’Érythrée et d’Ukraine, les familles vivent parfois des moments de partage, de manière spontanée, tout en préservant leur vie privée.

L’acceptation, l’intégration et une image positive au sein de la communauté locale sont également importantes. Un accent particulier est donc mis sur l’intégration des résidents au sein du village de Matran et sur la bonne collaboration avec la commune. La Commission d’intégration et d’accompagnement de la commune propose d’ailleurs des activités qui n’ont cessé d’évoluer depuis l’ouverture du foyer.

À noter que l’accompagnement ne prend pas fin après le séjour de six mois, l’équipe éducative effectue des visites à domicile en fonction des besoins. Tous ces efforts portent leurs fruits et les contacts demeurent. «La majorité de nos anciens résidents viennent nous rendre visite et participent aux activités. De pouvoir échanger avec eux et constater les progrès notamment dans l’apprentissage de la langue est très satisfaisant», conclut Sabrina Curty.

Écrit par Vérène Morisod Simonazzi

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Photo de couverture: © Nicolas Brodard