

Le renchérissement accroît les risques de pauvreté jusque dans les classes moyennes inférieures
Le coût de la vie n'avait pas augmenté aussi fortement depuis longtemps au cours de l'année et demie passée. Les ménages disposant de peu de moyens financiers le ressentent plus fortement que la moyenne. La réaction du monde politique à cette évolution alarmante est timide: tel est le constat dressé par Caritas Suisse dans son Almanach social paraissant en fin d'année.
La montée de la pauvreté en Suisse a été un thème récurrent dans les médias cette année. Certes, le nombre de personnes bénéficiant de l'aide sociale diminue, heureusement, comme l'a annoncé aujourd'hui l'Office fédéral de la statistique. Mais il n’y a pas de quoi lever l'alerte, car le seuil de perception de l'aide sociale est placé très bas.
«Nous sommes confrontés à des hausses de prix comme il n'y en a plus eu depuis le début des années 1990 — les conséquences sont donc sérieuses pour une part croissante de la population», affirme Aline Masé, responsable du Service Politique sociale chez Caritas Suisse. Les causes majeures sont le renchérissement général, l'augmentation des primes d'assurance-maladie et la hausse des loyers. Le cumul de ces trois facteurs plonge les ménages à bas revenus, en particulier les familles, dans une détresse existentielle.
Le renchérissement touche le plus fortement les classes de revenus inférieures
«Un cinquième des ménages situés au bas de l'échelle des revenus consacrent la quasi-totalité de leur argent au logement, à l'alimentation, à la santé et à la mobilité — des coûts fixes peu susceptibles de faire l’objet d’économies», explique Aline Masé. En même temps, ce sont précisément ces postes de dépenses qui ont augmenté bien plus que le renchérissement moyen.
C'est surtout le logement qui devient un problème majeur pour beaucoup. Les ménages à faibles revenus dépensent déjà trop d'argent pour le loyer. En moyenne, les 20% les plus pauvres consacrent plus d'un tiers de leur revenu brut au logement et à l'énergie. Cette charge va peser plus lourd encore ces prochaines années. La nouvelle hausse du taux d'intérêt de référence début décembre entraînera une hausse des coûts pour la majorité des locataires dès avril 2024. De plus, les charges continuent d'augmenter en raison d'une nouvelle flambée des prix de l'