

Le parcours de Dyana pour surmonter son traumatisme
Le père de Dyana a quitté la famille alors qu’elle n’était encore qu’un bébé, sa mère était alcoolique. Leur pauvreté était extrême. La mère se déplaçait souvent et laissait régulièrement le bébé chez des inconnus. Lorsque la grand-mère l’a appris, elle a recueilli la petite Dyana. La fillette a ainsi passé les sept premières années de sa vie bien protégée par sa grand-mère et ses oncles.
Devenue sobre, la mère a fondé une nouvelle famille et demandé la garde de Dyana. Celle-ci l’a suivie à contre-cœur et a vécu dès lors avec son demi-frère et son beau-père. La vie familiale a été tendue dès le début et Dyana n’a pas connu le moindre élan d’amour. La mère et le beau-père l’insultaient et la frappaient lorsqu’elle n’arrivait pas à effectuer les tâches ménagères.
Un jour, elle a pris son courage à deux mains et s’est confiée à sa mère. Mais elle ne reçut aucune protection de sa part, seulement de nouveaux coups.
Le beau-père lui faisait de plus sans cesse subir des attouchements. Elle se défendait, mais il n’arrêtait pas. Jusqu’au jour où il a abusé d’elle sexuellement alors que la mère n’était pas à la maison. Il a menacé Dyana pour qu’elle n’en parle à personne.
Terrorisée, elle a tout enduré pendant deux ans. Un jour, elle a pris son courage à deux mains et s’est confiée à sa mère. Mais elle ne reçut aucune protection de sa part, seulement de nouveaux coups. Comme elle n’en pouvait plus, elle en a parlé à sa grand-mère. Celle-ci a immédiatement agi et a pris Dyana sous son aile non sans dénoncer son beau-père.

Selon la loi bolivienne, après une dénonciation, un enfant doit d'abord être séparé de tous les membres de sa famille jusqu'à ce que le cas soit éclairci. C’est pourquoi Dyana a été confiée à la garde de notre partenaire de projet et placée dans l’un des refuges. L’examen de Dyana par des spécialistes a révélé qu’elle était séropositive. Non seulement le beau-père l’avait maltraitée et avait abusé d’elle pendant des années, mais il lui avait aussi transmis le VIH. Il a fallu de nombreuses séances de psychothérapie pour que Dyana retrouve un sens à sa vie.
Aujourd’hui, Dyana vit à nouveau avec sa grand-mère et se rend chaque semaine à des consultations psychologiques ambulatoires. Quant à sa grand-mère, elle participe au groupe de parole des parents. Dyana reçoit des médicaments contre le VIH dans le cadre d’un programme gouvernemental et sa santé est bonne, compte tenu des circonstances. La fillette aime aller à l’école. Vu les faibles revenus de la famille, elle aide sa grand-mère à collecter des déchets après la classe afin de fournir sa contribution. La famille reçoit aussi des colis alimentaires de la part du partenaire de projet.
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Photo de couverture: Dyana peut à nouveau rire grâce au soutien de Caritas et des partenaires du projet. © Pablo Quiroga/Yamil Antonio