La population de Cisjordanie se trouve dans une situation précaire. Ce sont surtout les enfants qui en souffrent.
La population de Cisjordanie se trouve dans une situation précaire. Ce sont surtout les enfants qui en souffrent.

Conférence annulée à Genève: en Cisjordanie aussi, la situation humanitaire est catastrophique

La Suisse, hôte de l'événement, a envoyé des signaux contradictoires

Le vendredi 7 mars, devait se tenir une conférence internationale sur la situation de la population civile dans les territoires occupés par Israël. Caritas déplore que le Département Fédéral des affaires étrangères ait dû annuler cette conférence. Car la situation de la population civile à Gaza et en Cisjordanie est extrêmement précaire.

La couverture médiatique internationale se concentre sur le conflit à Gaza. Mais en Cisjordanie aussi, la situation humanitaire se détériore de plus en plus. Dans la région de Jénine, par exemple, la situation est désastreuse, écrit Caritas Jérusalem dans une communication du 3 mars. Plus de 40 000 personnes ont été chassées de camps de réfugiés. Cela est dû aux opérations de l'armée israélienne, qui enchaîne des attaques aériennes, des sièges et restreint les déplacements. L'insécurité alimentaire augmente et des milliers de personnes n'ont pas accès aux services de base. La violence croissante des Israéliens et le blocage systématique de l'aide humanitaire aggravent une situation déjà difficile, écrit Caritas Jérusalem.

Si la Suisse retire ses fonds à cette organisation de l'ONU, elle contribuera à une détérioration supplémentaire de l'aide humanitaire dans les territoires palestiniens.

Caritas Jérusalem tente, avec le soutien du réseau international de Caritas – dont Caritas Suisse – d’aider les gens en leur fournissant de la nourriture, des articles d'hygiène et des abris d'urgence. Mais il est devenu très difficile d’accéder à Jénine et les équipes de Caritas sont confrontées à de grands défis pour atteindre cette région.

Cet exemple montre combien il est important de considérer la situation de la population civile dans les territoires occupés par Israël de manière globale, comme aurait dû le faire cette conférence internationale à Genève. Aucun détail n'était connu sur le contenu des discussions prévues. Une Conférence des Hautes Parties Contractantes ne pouvait pas prendre de décisions contraignantes, mais elle aurait pu réaffirmer les règles du droit international humanitaire.

Caritas Jérusalem s'efforce, avec l'aide du réseau international de Caritas, de fournir aux habitants de Cisjordanie le minimum nécessaire pour assurer leur survie. © Caritas Jérusalem

Un engagement conséquent de la Suisse est nécessaire

Nous saluons le fait que la Suisse, en tant qu'État dépositaire des Conventions de Genève, prévoyait d'accueillir cette conférence. Elle indiquait ainsi clairement que la protection de la population civile dans les territoires occupés est une question urgente.

En revanche, la décision imminente du Parlement de mettre fin au soutien financier de la Suisse à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) est en contradiction avec cette position. Si la Suisse retire ses fonds à cette organisation de l'ONU, elle contribuera à une détérioration supplémentaire de l'aide humanitaire dans les territoires palestiniens. Il ne faut pas oublier que l'UNRWA effectue un travail important non seulement à Gaza, mais aussi en Cisjordanie, au Liban et en Jordanie, et qu’une diminution de ses ressources financières limite également ses activités dans ces pays. La population civile, qui a un besoin urgent d'aide humanitaire, en souffre.

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Photo de couverture: La population de Cisjordanie se trouve dans une situation précaire. Ce sont surtout les enfants qui en souffrent. © Caritas Jérusalem