Les conséquences de décennies de guerre civile, notamment entre le gouvernement ougandais et l’Armée de résistance du Seigneur, continuent de marquer la société et l’infrastructure sociale et économique du nord de l’Ouganda. Une grande partie de la population a passé ces années de guerre dans des camps pour personnes déplacées à l’interne. Outre la violence et les incessantes privations, cette expérience a complètement bouleversé les structures sociales et familiales et a engendré une perte des savoir-faire et des valeurs culturelles.
Dans les régions d’Acholi et du Nil occidental, le taux de pauvreté est le plus important du pays. La malnutrition — en particulier des enfants — est très répandue. La plupart des gens mangent au mieux deux repas mal équilibrés par jour. L’agriculture de subsistance forme la base de l’existence de la plupart des gens, mais les sols sont peu productifs. Ce manque de productivité est dû notamment aux lacunes de connaissances, aux effets du changement climatique et à la surexploitation découlant de la croissance rapide de la population. Les restrictions d’accès aux marchés locaux rendent très difficile l’acquisition d’un revenu à partir d’éventuels excédents modestes. Les alternatives d’emploi sont rares et la capacité du gouvernement local à fournir un soutien social et économique à la population est limitée. Par le biais de divers programmes de reconstruction, le gouvernement ougandais et la communauté internationale des donateurs tentent d’améliorer les conditions de vie dans les anciennes zones de guerre. C’est par exemple le cas de la Development Initiative for Northern Uganda (DINU), qui forme aussi le cadre du présent projet.
La situation est particulièrement difficile pour les enfants, les jeunes filles et les femmes. Beaucoup sont peu éduqués, ont vécu de terribles expériences et ont dû lutter pour survivre pendant et après la guerre ; ils et elles n’ont aucune perspective et sont soumis aux diverses restrictions imposées par les normes, valeurs et pratiques culturelles. La sous-alimentation ou la malnutrition des enfants, la pauvreté générale et l’ignorance ont des effets durables sur leur développement physique et mental et, partant, sur le potentiel des générations futures. Une histoire de violence et un avenir politique incertain font un terreau fertile pour des conflits à venir.
Avec Advance Africa, Agency for Accelerated Regional Development (AFARD) et Gulu Women’s Economic Development and Globalization (GWED-G), ses organisations partenaires sur place, Caritas Suisse a formé un consortium favorisant le partage des expertises locale et internationale et leur mise à profit pour améliorer la production agricole, la commercialisation et la nutrition en faveur des groupes de population les plus pauvres d’Acholi et du Nil occidental.