

Avec l'endettement, l'extrême pauvreté augmente
La quatrième conférence internationale sur le financement du développement débutera fin juin à Séville, en Espagne. Face à la persistance des crises humanitaires et à la disparition des fonds destinés à la coopération au développement, les enjeux de la rencontre sont énormes. Le réseau international de Caritas appelle à résoudre la crise de la dette dans le Sud global, qui empêche le développement durable tout en accroissant l'extrême pauvreté.
Plus de 3,3 milliards de personnes dans le monde vivent dans des pays où les gouvernements dépensent plus d'argent pour le remboursement de la dette étrangère que pour les services existentiels de base comme la formation ou la santé. Ces États manquent également d'argent pour s'adapter à la crise climatique ou pour mettre en place des programmes nationaux de lutte contre la pauvreté.
La justice mondiale exige des réformes fiscales et financière
Les dettes contractées auprès d'autres États, mais aussi auprès de créanciers privés ou institutionnels comme la Banque mondiale ou le Fonds monétaire international, constituent donc l'un des principaux obstacles à la réalisation des objectifs de développement durable que la communauté internationale s'est fixé avec l'Agenda 2030.
L'enjeu de la quatrième Conférence internationale sur le financement du développement (FfD4) est donc de taille. Les États membres de l'ONU tenteront de se mettre d'accord sur des réformes des systèmes fiscaux et financiers internationaux lors de la réunion qui se tiendra à Séville du 30 juin au 3 juillet.
Ils discuteront également de justice globale et de redistribution des richesses entre le Nord et le Sud. La Suisse est une importante place financière internationale et le domicile fiscal d'un grand nombre d'entreprises actives partout dans le monde.

«La Suisse pourrait jouer un rôle de premier plan dans ces discussions et défendre les intérêts des pays les plus pauvres..»Angela lindtResponsable du service Politique de développement
Cependant, il n’est vraiment pas certain qu’elle le fasse. Dans le domaine de la coopération au développement et du financement international du climat, la Suisse se place actuellement plus que jamais dans une optique de faire des économies et met en œuvre des programmes de coupures budgétaires non solidaires. Et en matière de finances et de fiscalité, elle continue de défendre farouchement ses propres sources de profit.
Caritas s'engage dans le monde entier contre l'endettement
La question de la dette serait un levier sur lequel la Suisse pourrait également s'engager davantage pour défendre les intérêts des pays les plus pauvres. Depuis la pandémie du Covid-19, l'endettement s'est aggravé dans une grande partie du monde. Les pays du Sud connaissent actuellement leur pire crise de la dette depuis trente ans. Les trois quarts des pays à faible revenu souffrent désormais d'un endettement difficilement supportable. Il n'est donc pas étonnant que le monde ne fasse pas suffisamment de progrès dans la lutte contre la pauvreté.
Pour attirer l'attention sur l'urgence du problème, le réseau international Caritas a lancé une pétition soutenue par une large alliance d'autres organisations de la société civile. La pétition a déjà été signée par près de 120’000 personnes dans le monde entier.
Les trois principales revendications de la pétition du réseau mondial de Caritas:
- Stopper la crise de la dette en annulant les dettes insoutenables – sans oligations financières
- Prévenir les futures crises de la dette en s'attaquant aux causes profondes et en réformant le système financier mondial de manière à ce qu'il soit centré sur les personnes et la planète
- Mettre en place un cadre transparent, contraignant et complet pour la dette au sein des Nations unies.
Soutenez vous aussi la pétition et engagez-vous contre la crise de la dette:
Plus d'informations
Photo de couverture: Gesundheitszentrum in Borena, Äthiopien © Ayaana Publishing