Sécurité, écoute et respect pour l’intégration des réfugiés

Jonas Equey, 33 ans, responsable technique et formateur à la Maison de formation et d’intégration (MFI) de Caritas Suisse à Matran (FR). Points forts: sociable, autonome, patient, calme, sens de l’écoute, des responsabilités, ouverture d’esprit, facilité d’adaptation. C’est inscrit dans son CV et ça se vérifie tous les jours au travail.

La vaste MFI a ouvert ses portes il y a sept ans. Caritas Suisse y offre un hébergement à des réfugiés reconnus et les soutient dans leur intégration durant six mois. C’est un lieu de vie qui offre stabilité et sécurité à ces personnes, dans un esprit d’écoute et de respect. Fin 2024, elles étaient environ 70 à y être logées.

C’est sur mandat du canton de Fribourg que Caritas accompagne les résidents dans les premiers pas de leur intégration. Des collaborateurs de Caritas Suisse leur assurent un suivi social et professionnel. Les mineurs non accompagnés disposent d’un encadrement spécifique. Les résidents, ou des personnes qui sont adressées par les collègues du Service Intégration, peuvent aussi y effectuer des stages dans des travaux de conciergerie, à la cuisine et à l’économie familiale.

C’est là qu’intervient Jonas Equey, auprès de ses stagiaires. «J’ai tout de suite senti que ce travail technique et social chez Caritas était fait pour moi.» Ce mécanicien sur auto de formation, qui a aussi travaillé dans des institutions sociales, envisage de suivre prochainement une formation en lien avec son domaine technique et le bâtiment. À plus long terme, toujours en place à la MFI, il aspire également à enrichir son parcours en complétant son bagage avec une formation de maître socio-professionnel.

Des jeunes réfugiés pleins de ressources

Jonas Equey n’est jamais à court d’anecdotes qui montrent son attachement pour des jeunes et des moins jeunes dont il a su valoriser les capacités. Il les a aussi initiés aux premiers codes sociaux et professionnels: «Ce jeune Syrien qui, enfant, était assez intenable, se souvient-il. Il est passé il y a quelques jours avec ses parents pour dire bonjour. Il fait presque deux mètres, parle parfaitement le français, et a débuté son apprentissage de peintre.»

Contrôle de la sécurité, des éclairages, travaux de peinture, aménagement d’une salle de repos, d’une salle d’informatique, d’une place de jeu à l’extérieur, jardinage, tous les jours Jonas Equey aide ses stagiaires à trouver leur voie.

Il relate aussi son expérience actuelle avec un adolescent venu d’Afghanistan: «Il a tout pour réussir professionnellement. Peut-être comme jardinier ou paysagiste, car il aime beaucoup ça. Mais il est très réservé, trop réservé, ce qui peut être problématique dans les relations avec les collègues au travail.» Il faudra trouver le déclic!