Le moteur du changement mondial: faire progresser l'égalité hommes-femmes

«Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles»: c'est l'un des 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies à atteindre d'ici 2030, soit dans moins de cinq ans. L'inégalité des sexes est l'un des plus grands obstacles au développement durable et à la réduction de la pauvreté. Lorsque les femmes et les filles sont confrontées à la violence dans les espaces publics, qu'elles se voient refuser l'égalité d'accès à l'éducation et qu'elles gagnent moins à travail égal, la pauvreté ne peut pas être réduite. La lutte contre la pauvreté va donc de pair avec la réalisation de l'égalité entre les hommes et les femmes.

Malgré les progrès réalisés au cours des dernières décennies, le monde est encore loin d’avoir atteint l'égalité hommes-femmes. Dans certaines régions, la situation s'est même aggravée, notamment à la suite de la pandémie de Covid-19. L'écart entre les sexes doit être comblé à 100 % pour parvenir à une égalité totale entre les genres. Cela se traduit par des possibilités égales d’accès à l'éducation, à l'emploi, aux revenus et aux opportunités pour tous les genres. Les progrès vers l'égalité des genres s'élèvent à 68,8 % en 2025, mais plus de 30 % de l'écart subsiste. Au rythme actuel, il faudrait encore 123 ans pour combler complètement le reste de l'écart. L'égalité des sexes contribuant à la réduction de la pauvreté, il est évident pour Caritas Suisse que nous ne pouvons pas nous permettre d'attendre un siècle de plus. L'égalité des sexes doit progresser plus rapidement.

Caritas Suisse s'efforce de contribuer à atteindre l’égalité des sexes dans ses programmes en Amérique latine, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient et en Europe. Nous nous concentrons sur deux aspects: l'intégration de la dimension de genre et l'autonomisation des femmes.

Intégration de la dimension de genre dans tous nos projets

L'intégration de la dimension de genre est la prise en compte des différentes perspectives de genre et la promotion de l'égalité entre les hommes et les femmes dans tous les projets, à toutes les étapes: planification et conception, mise en œuvre, suivi et évaluation. Le genre n'est donc pas traité comme une question distincte, mais intégré à chaque niveau.

Par exemple, une analyse de genre effectuée dès le début de l'élaboration d'un projet fournit des informations importantes sur les besoins et les intérêts différents des hommes et des femmes, des garçons et des filles. Ces informations servent à mettre en œuvre des projets sur le terrain. Par exemple, dans un projet agricole au Kosovo (prédécesseur du projet EREA – voir ci-dessous), l'une des principales conclusions de l'analyse de genre était que le rôle des femmes dans l'agriculture n'était souvent ni enregistré, ni reconnu, ce qui constituait l'un des principaux obstacles à leur participation à ce secteur. Par conséquent, le projet a soutenu le processus d’inscription des entreprises dirigées par des femmes et a organisé des sessions de conseil pour les informer sur ce processus.

Par ailleurs, nous documentons dans tous nos projets la manière dont les femmes et les hommes sont impliqués. Le nombre de participants au projet est réparti entre les femmes, les hommes et les personnes non binaires.

Renforcer l'autonomie des femmes et des filles

Caritas Suisse intègre la dimension de genre dans tous ses projets, pas uniquement dans ceux qui sont spécifiquement axés sur les femmes et les filles. Outre l'intégration de la dimension de genre, Caritas Suisse met également en œuvre des projets ciblés visant à autonomiser directement les femmes et les filles.

Pour parvenir à l'égalité des sexes et combler le fossé entre les hommes et les femmes, il faut donner aux femmes les moyens de participer sur un pied d'égalité aux processus de prise de décision, en privé comme en public. Lorsque le rôle des femmes est renforcé, elles sont plus susceptibles de participer à la main-d'œuvre, de gagner un revenu, de mieux contrôler les ressources et les décisions, et d'investir dans la santé et l'éducation de leur famille. Cela contribue au développement général et au bien-être. L'autonomisation des femmes est un facteur clé de la coopération internationale, car elle favorise l'égalité des sexes et s'attaque aux causes profondes de la pauvreté et de l'inégalité.

Sélection de projets de Caritas Suisse en faveur de l'autonomisation des femmes

• Le projet «Renforcement des économies rurales (EREA)» au Kosovo s'est attaqué aux obstacles structurels et a permis aux femmes, en particulier celles issues des communautés rurales et non majoritaires, de devenir des actrices économiques à part entière, faisant ainsi progresser l'autonomisation économique des femmes dans le secteur agricole du Kosovo.
• Le projet «Amélioration des perspectives économiques, de l'éducation et de la santé des femmes et des enfants au Tigré» en Éthiopie aide les femmes à atteindre l'indépendance économique grâce à des formations, du mentorat, des groupes d'épargne et une aide au démarrage. Il contribue également à leur bien-être et à leur résilience en leur offrant un soutien psychosocial, un accès aux soins de santé et à l'éducation, et en favorisant un environnement sûr et stimulant pour elles et leurs familles.
• Le projet «Protection et perspectives pour les enfants et les jeunes» en Bolivie se concentre sur l'autonomisation des jeunes femmes victimes de violences en leur apportant un soutien juridique, médical et psychosocial. Il renforce leur résilience et favorise leur participation active à la société par le biais de la formation professionnelle et du développement des compétences nécessaires à la vie courante. Au niveau communautaire, le projet promeut également des mécanismes de prévention et de protection par le biais des écoles, des organisations locales et des institutions publiques.

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• Espresso diplomatique Live - Des crises partout: ne perdons pas de vue les femmes

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Photo de couverture: In Südäthiopien unterstützt Caritas Frauen dabei, kleine Unternehmen zu gründen und so der extremen Armut zu entkommen. © Cartier Philanthropy/Andrea Borgarello