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Ouvrière de l’horlogerie en Suisse romande, Marília S., 46 ans, a le courage de témoigner à visage découvert. En 2020, au chômage forcé par le coronavirus, avec son salaire amputé de 20%, elle réalise un jour qu’elle n’a plus rien pour se nourrir. Elle devra se faire violence pour demander de l’aide à Caritas. Marília S. est un cas parmi des milliers qui montre la nécessité de mener une politique déterminée en Suisse de lutte contre la précarité et la pauvreté.
Depuis le début de la crise du coronavirus en 2020, la vie de Marília a changé. Son parcours est un exemple de l’écroulement qu’ont connu des milliers de personnes en Suisse. Travailleurs et travailleuses aux conditions fragiles, temporaires ou sur appel, chômeurs partiels, salaires bas, le semi-confinement et le ralentissement économique les ont entraînés dans une profonde détresse matérielle et sociale.
C’est la Confédération qui le dit. Les conditions de vie des personnes à bas revenu se détériorent. Et c’est justement ce que vit aujourd’hui, en octobre 2021, Marília S., plusieurs mois après le choc de la première vague du coronavirus. Placée par une agence, elle aimait son travail dans l’industrie horlogère, en Suisse romande, et espérait obtenir un contrat stable. « Il y avait du respect entre les membres du personnel, ouvriers comme chefs. C’était pas un travail, c’était LE travail ». Sujette à des infections pulmonaires, Marília était en plus à risque face au coronavirus. Elle fut malheureusement parmi les premières personnes mises sur la touche en mai 2020. « Mon chef m’a dit qu’il voulait me reprendre dès que ça irait mieux, mais rien n’est venu », se souvient-elle.
Pour Marília, séparée, mère d’une fille de 19 ans, les chiffres seront sans pitié. Quand on perd 20% d’un salaire de 3800 francs, il devient vite impossible de faire face à ses obligations. Le couple s’était séparé en 2019. Le père de sa fille a aussi connu le chômage partiel dès le printemps 2020. Comment s’en sortir dans de telles conditions ? Les réserves personnelles s’épuisent en quelques mois, la famille est en grande partie au Portugal, le pays natal, et la capacité des proches à aider a forcément ses limites.
Marília est encore très émue quand elle évoque ce mois de juillet 2020, alors qu’il lui reste 40 francs pour se nourrir. Elle se remémore les trois sacs pleins de victuailles discrètement déposés par une amie devant sa porte. Elle est au fond du trou. « Votre CV est bon. On vous recontacte dès que ça va mieux. » Que de postulations, de dossiers envoyés pour décrocher un nouveau job, par la poste, par mail ! Les vagues de la pandémie se succèdent. Le creux reste profond pour Marília. Son goût pour le bricolage et la décoration, et son apprentissage du reiki vont beaucoup l’aider à tenir.
C’est alors qu’elle entend par hasard une discussion à propos de l’aide d’urgence que Caritas peut offrir dans sa région. Marília a toujours vécu de son travail, elle a toujours payé ses factures à temps, elle n’a jamais demandé d’aide. Elle évoque les valeurs que lui ont transmises ses parents : travail, probité. Des valeurs qu’elle veut elle-même transmettre à sa fille. Faire le pas, demander de l’aide est une torture pour elle. Mais elle doit dépasser son sentiment de honte pour frapper à la porte de la Caritas régionale. « J’ai tout de suite été considérée et entendue », sourit-elle.
Elle reçoit tout d’abord quelques bons qui lui permettent d’acheter les produits de première nécessité. Ensuite, Caritas paiera deux loyers et deux mois d’assurance maladie. Il faut négocier le paiement des impôts en retard et établir également un plan de remboursement pour la carte de crédit. Un souvenir douloureux de l’époque où la famille se permettait un peu d’insouciance. Quelques conseils simples, un regard extérieur sur une situation qui semble inextricable, et des solutions se dessinent.
L’aide financière rapide, transitoire et subsidiaire au soutien de l’État, que l’ensemble du réseau Caritas en Suisse a pu prodiguer dès le mois d’avril 2020 et qui se poursuit, a permis de desserrer quelque peu l’étau. Parfois, certaines aides étatiques étaient trop lentes à arriver. alors que certaines personnes avaient besoin d’un appui immédiat. « Il faut dépasser la honte de demander de l’aide, et il faut le faire vite », insiste Marília.
Son véritable soulagement est venu en décembre 2020, lorsqu’elle est engagée par une autre entreprise de sa région. Elle voit enfin le bout du tunnel. Son nouveau salaire, légèrement supérieur à l’ancien, ne lui permet pas de rêver, mais il la remet sur les rails et lui redonne la fierté de son autonomie. Elle espère toujours que son poste temporaire pourra devenir fixe. Plus jeune, elle voulait étudier, ce que la vie ne lui a pas permis de concrétiser. Aujourd’hui, elle souhaite avant tout pouvoir se former professionnellement pour évoluer dans son travail, augmenter son salaire et pouvoir faire face lorsque la vie n’est pas un long fleuve tranquille.
Par votre don, vous pouvez soulager considérablement des familles vivant à la limite du minimum vital. Concrètement :