- Ce que nous faisons
- Ce que nous disons
- Portrait
- Agir
- Trouver de l'aide
- Faire un don
La petite Kim* et son frère comptent parmi les plus de 100 000 enfants en Suisse dont les familles n’ont pas assez d’argent au quotidien. « Je n’aurais pas pensé que la pauvreté existe en Suisse », déclare leur mère Linn. Pourtant, elle en a fait elle-même l’amère expérience et constaté à quel point on peut vite se retrouver dans une profonde détresse.
Auparavant, la famille vivait plutôt bien, Linn* travaillait à plein temps. Mais ensuite, son mari est devenu violent. Il s’en est pris à sa femme et même aux enfants. Quand Linn l’a quitté, elle s’est retrouvée d’un coup face au néant : « Je suis tombée malade, j’ai perdu mon emploi et j’ai dû libérer l’appartement. » Depuis, elle se bat pour réintégrer le monde du travail, tout en s’efforçant de s’occuper des enfants de son mieux.
« Mes enfants savent que nous avons peu de moyens, moins que d’autres familles », déclare-t-elle. Il leur est parfois difficile de s’en accommoder. Son fils Liam* (13 ans) lui a une fois demandé : « Qu’est-ce qu’on doit dire aux autres, quand ils nous parlent du musée Harry Potter à Londres et nous demandent ce qu’on a fait pendant les vacances ? » Ces questions l’ont laissée sans voix. Elle n’a encore jamais pu partir en vacances avec ses enfants, ne serait-ce qu’à Londres.
Noël est pratiquement un jour comme un autre, l’argent manque pour les cadeaux et les décorations. « J’aimerais qu’ils puissent avoir des activités de loisir, soupire Linn. Mais faire du foot ou jouer d’un instrument, ça n’est pas donné. Je n’ai simplement pas de quoi financer deux activités de ce type et je ne peux quand même pas favoriser un enfant au détriment de l’autre. Ce serait injuste. »
Les enfants n’insistent pas ; ils sont l’un pour l’autre les meilleurs amis du monde et jouent beaucoup ensemble. La petite Kim est fière de son grand frère Liam. La famille a peu de contacts avec l’extérieur. Elle s’est repliée sur elle-même après l’expérience douloureuse de la séparation d’avec le père. « Quand on fait partie de la classe sociale la plus basse, on le sent très bien, observe Linn. On nous traite autrement. Autrefois, je ne connaissais pas ce sentiment. » Comme beaucoup d’habitants de Suisse dans la même situation, elle veille aussi à ce que la pauvreté de la famille se voie le moins possible. Elle est convaincue que c’est mieux pour les enfants.
La famille ne reçoit aucun soutien de la part du père ; celui-ci ne vit plus en Suisse et a coupé tout contact. Après la séparation, il a d’abord fallu chercher un appartement. « C’est très difficile quand on dépend de l’aide sociale. » Linn a fini par en trouver un qui n’avait même pas la moitié de la surface du précédent. Elle a mis beaucoup de temps à se sentir chez elle dans cet espace exigu.
Linn a terminé un apprentissage et travaille depuis des années en tant que collaboratrice spécialisée. « J’ai toujours adoré travailler. Mais il a fallu d’innombrables postulations pour que je trouve un poste à temps partiel. On exige de moi beaucoup de flexibilité, mais ça me met une énorme pression de savoir que mes enfants sont déjà rentrés de l’école et que je ne peux pas être à la maison à temps. Et s’il arrivait quelque chose ? », demande-t-elle inquiète. « Mon plus grand souhait serait de pouvoir reconquérir mon autonomie financière et subvenir aux besoins de mes enfants. »
Linn a trouvé un moyen de composer avec cette situation. « Avant chaque dépense, je prends toujours le temps de la réflexion. Je me demande si on en a vraiment besoin. » Récemment, elle a acheté un bureau pour que les deux enfants n’aient plus à faire leurs devoirs sur la table de la cuisine. Maintenant, ils peuvent mieux se concentrer.
Avec la CarteCulture, Linn peut offrir à Liam et Kim un passeport pour le musée. Or, celui-ci propose cinq fois par année des soirées cinéma pour les enfants. « Les enfants se réjouissent toujours longtemps à l’avance », relève-t-elle. Et depuis peu, Kim a une « marraine » qui organise avec elle différentes activités. Cette marraine est venue par le biais de Caritas grâce à l’offre de parrainage/marrainage « avec moi ».
* Pour la protection de Kim et de son frère, la rédaction a réalisé leur portrait en veillant à ce qu’ils ne soient pas reconnaissables.
La Suisse compte environ 1,7 million d’enfants, dont en 2018, 103 000 sont touchés par la pauvreté. En d’autres termes : dans chaque classe de Suisse, il y a en moyenne un enfant issu d’une famille pauvre. Et plus de trois qui risquent de sombrer dans la pauvreté.
La pauvreté influence fortement le parcours de vie des enfants concernés. Quand on est pauvre, on doit se contenter de mauvais appartements au bord de routes à grand trafic. Du coup, les enfants bougent moins. Par ailleurs, les parents de condition modeste ne peuvent souvent pas offrir à leurs enfants des activités de loisir, des hobbies ou un sport dans un club, ce qui conduit à l’exclusion et à l’isolement. Tout cela n’est pas sans conséquence : ceux qui ont connu la pauvreté dans leurs jeunes années la connaissent souvent aussi à l’âge adulte.
La Confédération et les cantons se renvoient sans cesse la responsabilité de la lutte contre la pauvreté des enfants. En Suisse, il n’y a pas de politique ciblée de lutte contre la pauvreté. Caritas demande que les prestations de soutien en faveur des familles soient introduites dans toute la Suisse, afin que tous les enfants jouissent des mêmes droits.
Par votre don, vous pouvez soulager considérablement des familles vivant à la limite du minimum vital. Concrètement :
Par un don, vous pouvez venir en aide de manière décisive aux enfants touchés par la pauvreté et à leurs familles en Suisse. Vous soutenez ainsi des offres telles que la CarteCulture, le projet de parrainage/marrainage « avec moi », les Épiceries Caritas, ainsi que les services de consultation sociale et Dettes conseils de Caritas