« Je cuisine tout, de la viande aux légumes en passant par les accompagnements. Je sais comment vérifier si la viande est cuite en appuyant dessus. » Ejaz Mohammadi s’est bien acclimaté. Cela ne fait que quelques semaines qu’il est entré en fonction à la Toque Rouge comme aide cuisinier. Quelque 500 repas sont cuisinés chaque jour dans ce projet de Caritas Neuchâtel et fournis à des prix très raisonnables. Caritas en livre une partie directement à domicile ; beaucoup de personnes âgées et malades font appel à ce service. La Toque Rouge a doublé ses livraisons depuis le début de la pandémie.
Le respect, un mode de vie
Ejaz aime cuisiner et apprend vite. Il s’entend aussi à merveille avec l’équipe. Le respect est pour lui fondamental. Et cela semble lui réussir. Cet Afghan a vécu dix ans au Pakistan avec sa famille. Il est en Suisse depuis cinq ans et parle déjà bien le français. Ejaz a déjà effectué un préapprentissage de cuisinier dans une autre institution. Mais avant de pouvoir entamer un apprentissage complet, il doit améliorer ses compétences linguistiques. « Ici, à la Toque Rouge, je participe à un programme d’intégration qui me permet de perfectionner mes connaissances linguistiques et professionnelles. Parfois, je prépare aussi un menu afghan, les gens apprécient. » Et cela lui fait très plaisir.
Objectif professionnel : chef de cuisine
Ejaz a déjà exercé plusieurs emplois au Pakistan : il a été tour à tour charpentier, mécanicien, maçon et tailleur. En tant que fils aîné ayant perdu son père très tôt, il a dû gagner de l’argent dès son plus jeune âge et donc renoncer à l’école. Lorsqu’il est arrivé en Suisse comme réfugié, il s’est d’abord senti très seul, car il ne comprenait pas la culture. Il a trouvé peu à peu ses marques à Neuchâtel et s’est fait beaucoup d’amis de toutes origines.
Le but d’Ejaz est de continuer son apprentissage de cuisinier. Ambitieux, il s’emploie à rester dans la course, pas seulement sur le terrain de foot, mais aussi dans son parcours professionnel. Il a pris l’habitude de se battre dès sa tendre enfance. Sa vision d’avenir ? « J’aimerais devenir un jour chef de cuisine. » Tous ceux qui le connaissent partagent ce souhait.
Un projet de Caritas Neuchâtel, l’une des 16 Caritas régionales indépendantes de Suisse.