Amal Mahmoud est épuisée. Depuis plus d’un an, tout repose sur ses épaules : le ménage, la garde des enfants et une activité rémunérée. Avec une extraordinaire volonté, elle se bat dans les décombres d’Alep pour qu’elle-même et ses enfants s’en sortent. Mais ses forces déclinent peu à peu. « Tout me fait mal », avoue-t-elle.
Une terre natale détruite
Amal vit à Alep-Est avec ses trois filles, sa belle-fille, sa petite-fille et ses parents. La plupart des maisons de son quartier sont gravement endommagées, certaines totalement en ruines. Des missiles ont rasé plusieurs rangées d’habitations. Les gens ont tout perdu. Chaque jour, ils font face au défi de trouver suffisamment de nourriture pour leur famille.
Les murs de la maison d’Amal sont aussi percés de trous béants. Le toit a subi de gros dégâts. Tout manque. Les pièces sont pratiquement vides, à l’exception de quelques nattes. Le froid s’insinue par tous les trous et toutes les fissures. « Nous nous serrons les uns contre les autres pour dormir dans la pièce du rez-de-chaussée », raconte Noura, la belle-fille d’Amal. « C’est le seul moyen de nous réchauffer. » Il n’y a pour l’heure quasiment pas d’électricité dans le quartier. La famille n’a justement plus de gaz de chauffage, et Amal n’a pas d’argent pour en racheter. Les prix ont explosé depuis la guerre.