- Ce que nous faisons
- Ce que nous disons
- Portrait
- Agir
- Trouver de l'aide
- Faire un don
La Confédération et les cantons doivent travailler ensemble, et dans l'esprit de compléter la responsabilité propre de chacun, à assurer la sécurité sociale de tous les habitants de la Suisse. La Constitution fédérale l'exige. Malgré la bonne situation économique, la situation de la pauvreté en Suisse ne s'est pas améliorée ces dernières années. Plus de 600 000 personnes vivant en Suisse sont pauvres, et parmi elles, on compte plus de 100 000 enfants et adolescents. La pauvreté devient ainsi le plus grand défi social des prochaines décennies. C'est pourquoi la décision qui tombe aujourd'hui de réduire au plan fédéral les ressources allouées au programme national de lutte et de prévention de la pauvreté représente un recul regrettable de la politique suisse en la matière. Elle dénote d'un manque de courage et de vision.
Par le Programme national contre la pauvreté en effet, la Confédération avait pris pour la première fois ses responsabilités dans le domaine. De 2014 à 2018, elle a élaboré par le biais de ce programme les principes scientifiques de base, tenté des approches innovantes en la matière, mis à disposition des instruments pratiques et réuni les acteurs spécialisés autour de la thématique. Elle a permis d'acquérir de nouvelles connaissances dans les champs d'action centraux que sont « la formation », « l'intégration sociale et professionnelle » et « les conditions d'existence ». Avec des moyens modestes, un énorme travail de base et de réseautage a été accompli.
La politique de lutte contre la pauvreté ne peut se faire sans engagement de la Confédération
En raison du fédéralisme, la lutte contre la pauvreté reste un défi exigeant et souvent fragmenté. Des mesures efficaces, des approches innovantes et de bonnes pratiques se perdent parfois ou restent inaperçues. Aucun des échelons du fédéralisme ne peut mener à lui seul une politique efficace de lutte contre la pauvreté. La Confédération ne peut donc pas rester à l'écart de ce défi. Il est notamment urgent et nécessaire de procéder à un monitorage de la pauvreté au plan fédéral afin d'identifier à temps l'évolution des choses et de développer en conséquence des mesures de prévention et de lutte rapidement efficaces, ainsi que, le cas échéant, d'adapter rapidement celles qui existent déjà. Caritas est d'avis que la Confédération se trompe en renonçant à ce monitorage.
Objectifs contraignants et ressources sont nécessaires
Une politique de lutte contre la pauvreté durablement efficace nécessite un monitorage ainsi que quelques autres instruments. La Confédération, les cantons, les villes et les communes doivent mettre au point, avec la collaboration des organisations de la société civile et des personnes pauvres elles-mêmes, une stratégie fédérale de lutte et de prévention de la pauvreté. Le cœur de cette stratégie doit être constitué d'objectifs contraignants, dont la réalisation est également mesurable et contrôlable. Une commission fédérale pour les questions de pauvreté pourrait garantir que les échanges entre les spécialistes et les politiques fonctionnent sans accrocs. Et pour améliorer les conditions d'existence des personnes pauvres ou menacées de l'être, les principes fondamentaux de la lutte contre la pauvreté doivent déboucher sur des mesures et des pratiques efficaces et éprouvées. Les mesures décidées aujourd'hui par le Conseil fédéral ne peuvent le garantir ; en outre, elles ne répondent absolument pas aux besoins d'action qui sont identifiés dans le rapport.
Tél: +41 41 419 22 22
info @caritas .ch