Avec plus de 100 millions d’habitants, l’Éthiopie est l’un des pays les plus peuplés d’Afrique. Malgré une forte croissance économique ces dernières années, plus d'un tiers de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté avec moins de deux dollars par jour.
Outre la pauvreté, la région du projet, dans le sud de l’Éthiopie, est marquée par de fréquents conflits violents. Ces derniers engendrent un taux élevé de personnes déplacées dépendant de l’aide humanitaire, du soutien de leurs conditions de vie et de l’aide humanitaire. Au cours de l’année 2019, à cause de la sécheresse et des conflits, 2,6 millions de personnes ont dû fuir leur lieu de résidence. Outre la pénurie alimentaire — causée notamment par les sécheresses récurrentes et les conflits en cours — le manque d’accès à l’eau est un problème permanent. Les statistiques officielles font état de 6,86 millions de personnes en Éthiopie vivant sans accès adéquat à l’eau et aux installations sanitaires. La pression sur des ressources limitées est encore exacerbée par l’afflux imprévisible de personnes déplacées. En outre, les autorités locales ne sont pas en mesure de maintenir l’infrastructure existante, et encore moins de l’étendre et de l’améliorer. En particulier dans les zones rurales, les installations sanitaires dans les institutions telles que les écoles fonctionnent mal, voire pas du tout. Les enfants en particulier sont donc plus exposés aux maladies, ce qui se traduit par un absentéisme élevé de l’école.
Le projet doit permettre avant tout d’augmenter la présence des jeunes filles à l’école élémentaire. Leur taux d’abandon scolaire ou d’absentéisme est en effet en moyenne beaucoup plus élevé que celui des garçons. Les sécheresses, et les pénuries récurrentes de nourriture et d’eau qui en découlent dans les écoles et les communautés environnantes, expliquent en partie ce taux élevé. Dans ces situations d’urgence en effet, les filles doivent souvent faire des travaux ménagers, parcourir de longues distances pour aller chercher de l’eau ou s’occuper du bétail de la famille et donc elles cessent de se rendre à l’école. Les distances déjà considérables en temps normal — plusieurs kilomètres — des points d’eau ou des pâturages augmentent encore en période de sécheresse. Et les jeunes filles, parce qu’elles sont privées d’école, courent encore plus le risque d’être mariées précocement ou de vivre une grossesse précoce.
Le principal groupe cible se concentre sur les élèves de dix écoles des zones de Guji et de Bale, dans la région d’Oromia, au sud de l’Éthiopie.
Le projet est mis en œuvre par Caritas Suisse. En imitant à la maison les concepts appris à l’école, les élèves contribueront à diffuser les messages clés aux familles et aux communautés environnantes. Afin d’en promouvoir l’institutionnalisation, on crée diverses plateformes et on organise des événements en y invitant les décideurs locaux.