L’Inde est pleine de contrastes. C’est un pays qui dispose – comme les autres pays émergents – d’une économie en plein essor et d’un savoir-faire reconnu dans le monde entier, notamment dans le domaine de l’informatique. Sur la scène internationale, l’Inde s’affirme comme un acteur mondial. Le revers de la médaille montre une réalité amère : au classement IDH – l’indice de développement humain - (qui ne tient pas seulement compte du revenu, mais aussi de l’éducation, de la santé, de la pauvreté et de l’égalité des chances), son indice est inférieur à la moyenne des pays du sud asiatique, ce qui la place en comparaison internationale au rang 134 (sur 187 pays). Cela signifie que quelque 400 millions d’individus vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins d’un euro par jour Tout juste 60% des Indiens et Indiennes de plus de quinze ans ont fréquenté l’école pendant quatre ans, beaucoup ne savent ni lire ni écrire. L’avenir ne semble pas plus réjouissant – malgré une amélioration de la législation.
Bien que l’égalité des chances, l’abolition du servage et du travail des enfants, le dépassement du système des castes, l’engagement en faveur de la justice sociale soient fermement ancrés de manière exemplaire dans la Constitution, ces promesses n’ont guère été tenues dans la pratique. La pauvreté dans les campagnes et l’espoir d’une vie meilleure incitent beaucoup de gens à migrer dans des mégapoles comme Mumbay (ex Bombay), Kolkata (ex Calcutta) et Delhi.
En Inde, c’est la pauvreté qui est la cause principale du travail des enfants. La pauvreté est en même temps une conséquence du travail des enfants. Comme ces derniers ne vont pas à l’école, mais doivent travailler, ils ne gagnent pas assez, une fois adultes, pour nourrir leur famille. En Inde, un enfant sur cinq de moins de quatorze ans travaille; selon les estimations de l’UNICEF, leur nombre total s’élève à 75 millions. La Constitution indienne interdit la traite des hommes et le travail forcé. Même si la loi est claire et univoque, sa mise en application laisse beaucoup à désirer.
Dans le bidonville de Jahangirpuri à Delhi vivent 500‘000 personnes; environ 50‘000 d’entre elles gagnent entre 1 et 2 euros par jour en ramassant du plastique, du papier et des boîtes de conserve, du cuivre et du fer, ce qui leur permet tout juste de survivre. Les parents et leurs enfants commencent à travailler sur les décharges des environs à quatre heures du matin : ils trient les ordures collectées et les vendent à des commerçants. La situation de ces familles est préoccupante. Les conditions d’hygiène et leur état de santé sont alarmants : les blessures dues aux débris de verre, aux métaux rouillés sont fréquentes et favorisées par l’absence de systèmes d’évacuation des eaux usées, l’eau insalubre et des montagnes de déchets. Les problèmes sociaux sont importants.