Haïti est l’un des pays les moins développés du monde. L’économie du pays est faible et le système politique instable. La population souffre de la violence omniprésente et du chômage. La sous-alimentation et la malnutrition sont très répandues. Par ailleurs, la situation est aggravée par l’exploitation non durable des ressources naturelles et des catastrophes naturelles régulières qui surviennent essentiellement sous forme de cyclones et d’inondations.
Le séisme de janvier 2010 et l’éruption du choléra en octobre 2010 ont eu des conséquences désastreuses.
Plus de 212 000 personnes ont péri et quelque 300 000 blessés ont eu besoin d’une prise en charge médicale. Le nombre des sans-abris s’est chiffré par millions. Environ 90% des écoles de Port-au-Prince ont été endommagées ou entièrement détruites par le tremblement de terre. Des centaines de milliers de personnes ont fui après le séisme dans d’autres régions du pays. La commune des Gonaïves a vu affluer, selon son maire, au moins 150 000 réfugiés, soit un cinquième de la population.
La population haïtienne est très jeune : parmi ses 10 millions d’habitants, 42% ont moins de 18 ans. Par manque de moyens et de volonté politique, l’État ne permet guère l’accès libre à l’école primaire. 51% des plus de 18 ans ne savent ni lire ni écrire. Un enfant sur deux seulement est scolarisé. Beaucoup d’enfants sont contraints de travailler.
Lors du dernier recensement effectué (en 2009), plus de 500 000 enfants en âge d’être scolarisés attendaient d’avoir une place. Ce déficit a fortement empiré à la suite du séisme du 12 janvier 2010.
Dans les années qui ont suivi le séisme, le rétablissement de l’offre scolaire a été l’objectif prioritaire des multiples projets de reconstruction lancés dans le domaine de l’éducation. Dans cinq communes, Caritas Suisse s’est engagée, en collaboration étroite avec des partenaires locaux, dans la reconstruction de cinq écoles qui avaient été détruites lors du tremblement de terre. La reconstruction contribue certes à augmenter les perspectives d’éducation, mais elle ne suffit pas à permettre une formation de base de bonne qualité qui réponde aux objectifs fixés. L’entretien de l’infrastructure scolaire est un grand défi, ainsi que d’offrir aux élèves une formation de base de qualité et de leur permettre d’acquérir les aptitudes nécessaires pour mener une vie autonome, en mettant à leur disposition du matériel pédagogique approprié et en proposant aux enseignants une formation continue valable.