Le Cambodge est l’un des pays les plus pauvres d’Asie du Sud-Est et les répercussions des années de guerre se font encore clairement sentir. 65% de la population a moins de 30 ans. Le taux d’alphabétisation est faible et beaucoup d’enfants ne peuvent pas aller à l’école ou décrochent après quelques années, parce qu’ils doivent contribuer au revenu familial.
Le projet est réalisé dans la province de Battambang dont la capitale éponyme constitue la deuxième plus grande ville du Cambodge avec ses près de 200'000 habitants. La province forme la frontière avec la Thaïlande. Dans cette région sous-développée, 80% de la population vivent de l’agriculture. Des pratiques agricoles dépassées, des inondations et sécheresses de plus en plus fréquentes, ainsi que la pénurie d’emploi, contraignent année après année de nombreuses familles à quitter leurs villages. Chassée par la pauvreté, une grande partie de la population migre chaque année en Thaïlande voisine. Moins de 10% choisissent la voie légale. La plupart font appel à des passeurs ou à des agences. On dénombre actuellement près d’un million de travailleurs et travailleuses cambodgiens en Thaïlande. En tant qu’immigrés clandestins, beaucoup se retrouvent privés de tout droit et exposés aux caprices de leurs employeurs, aussi bien que des autorités thaïlandaises. C’est pourquoi il importe d’expliquer à la population comment migrer de façon plus sûre et d’impliquer les autorités cambodgiennes à tous les niveaux, afin de protéger les migrant-e-s potentiels contre l’exploitation.
Les filles ont des perspectives particulièrement sombres au Cambodge. Leurs chances d’aller à l’école sont plus faibles que celles des garçons. À la campagne, il n’y a aucune possibilité de formation professionnelle. La pauvreté contraint les jeunes femmes à contribuer au revenu de leurs familles. Peu qualifiées et mal informées, elles ont peu de moyens de se protéger contre l’exploitation ou la traite des êtres humains. Beaucoup ont pour seul espoir de migrer en Thaïlande et de se faire embaucher dans l’une des nombreuses usines. Mais la migration recèle bien des dangers. De nombreuses femmes vivent des horreurs dans des conditions de travail proches de l’esclavage ou sont même victimes d’exploitation sexuelle. Pour se prémunir contre la pauvreté et l’exploitation, ces jeunes personnes ont besoin d’une formation. C’est le seul moyen d’améliorer leurs chances de trouver un travail qui assurera leur subsistance.