La Constitution kenyane proclame que toute personne vivant au Kenya a droit à un logement convenable, l’approvisionnement en eau et des installations sanitaires. En réalité, dans la capitale, Nairobi, 60 % de la population vit dans des bidonvilles, et dans des conditions indignes et précaires. Mukuru est l’un des plus grands des 150 bidonvilles de Nairobi. Les logements de ses habitants sont en tôle, un raccordement d’eau potable sert à quelque 234 familles et plus de 547 ménages se partagent une seule latrine. Il n’y a pas de canalisations ni de gestion des déchets. Les eaux usées sont rejetées à ciel ouvert et se déversent dans le prochain cours d’eau. Les déchets recouvrent les rues qui serpentent à travers le bidonville. La plupart des écoles sont de mauvaise qualité, les conditions sanitaires précaires et l’électricité n’est disponible que par des raccordements illégaux, ce qui représente un énorme risque d’incendie et de chocs électriques. Les gens s’entassent dans des espaces exigus, paient des sommes exorbitantes pour des services tels que loyers, eau, toilettes et école et sont constamment exposés à des risques d’expulsion.
Ces conditions de vie précaires ont un effet préjudiciable sur la sécurité alimentaire, la santé, l’éducation, la sécurité juridique et l’accès des habitants de Mukuru au marché du travail formel, ce qui limite gravement leurs possibilités de développement.
Le bidonville est composé de plusieurs quartiers : Mukuru Kwa Njenga, Mukuru Kwa Reuben et Viwandani. Il est situé à proximité de la zone industrielle de la ville, à environ 7 km du centre-ville. Le quartier le plus ancien s’est créé en 1958. Dans les années 1980, l’exode rural et la croissance démographique exponentielle ont favorisé l’expansion rapide de Mukuru. Aujourd’hui, près de 300 000 personnes vivent à Mukuru. La croissance démographique est telle que l’on estime qu’ils seront deux fois plus nombreux en 2030. Cela représentera une concentration de 260 000 personnes sur un kilomètre carré. La densité de la ville de Genève, la plus importante de Suisse, avec ses 11 768 habitants par kilomètre carré, est donc 22 fois moins importante.
Conscient des divers défis auxquels est confrontée Mukuru, le gouvernement du district de Nairobi (Nairobi City County Government) l’a déclaré zone d’aménagement spécial en mars 2017. Il prévoit l’élaboration d’un plan de développement intégré d’ici deux ans, dans le but de revaloriser le bidonville.
Caritas Suisse est active en Afrique de l’Est depuis plusieurs décennies et possède son propre bureau au Kenya. Dans ce pays, Caritas Suisse s’engage activement dans les domaines de l’eau, du changement climatique, de la réduction des risques de catastrophe et de l’aide d’urgence. L’accent est mis sur les zones rurales des districts de Marsabit et Kericho ainsi que sur les bidonvilles de la capitale Nairobi.